L'Amiral donna des directives au Lieutenant et finit par congédier tout le monde. Cependant, Ashley resta quelques minutes avec Varto, puisqu'elle voulait lui parler de la cabine du capitaine. En fait, ce fut sans besoin d'argumenter qu'il lui laissa la cabine, estimant sûrement qu'elle lui revenait de droit. Ashley en fut soulagée et le remercia. « Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à monter, même si je me repose. » et pris congé du Vice-Amiral après un salut. Elle sourit à Traynor et monta dans sa cabine. Lorsqu'elle en franchit le pas, elle se sentit rassérénée. Ce qui avait lui avait paru comme un hommage silencieux et pesant lui apparaissait maintenant d'une quiétude absolue. Verrouillant la porte, elle se déshabilla et posa sa tenue non loin d'elle, pouvant en quelques secondes redevenir présentable. Laissant toujours verrouillée la porte pour pouvoir dormir dans le calme, elle programma le réveil pour quelques heures, ne voulant pas trop abuser du repos qu'on lui offrait : même si Varto était en charge, elle était celle, parmi les trois plus hauts officiers de ce navire, qui connaissait parfaitement l'équipage et les lieux, et donc la plus apte à intervenir si besoin. Elle songea qu'il faudra déménager les affaires de Shepard un jour ou l'autre, et, sur cette bonne résolution, elle s'endormit paisiblement. Elle ne cauchemarda pas, son sommeil était paisible, comme si elle avait fait sur elle-même un travail, et cela lui était grandement profitable. C'était l'une des premières fois où elle s'endormait ainsi, bercée par le silence quasi-total du vaisseau, ce silence même qui perturbait autrefois Tali, qui n'y était pas habituée. Ashley avait souvent considéré la malchance de la disgrâce, mais finalement, ça avait peut-être eu une grande part d'importance pour décider de son affectation sur le Normandy. Après tout, si elle avait été en poste sur un vaisseau, elle n'aurait pas été aidée et recrutée à bord du Normandy. Et comme première affectation, le Normandy était l'un des plus fabuleux miracle de sa carrière de soldat. Comme si le dieu lui-même avait voulu la délivrer du supplice.



Le réveil fit réveiller Ashley en douceur. Les réveils modernes n'avaient, pour ainsi dire, que la fonction identique des anciens réveils. Les anciens réveils de bas prix, réveillaient en sursaut l'utilisateur. Mais la technologie avait fait un bon, et selon la somnolence de l'utilisateur, plusieurs modes étaient disponibles, avec un lot de musiques et bruits extensibles. La porte était toujours verrouillée et elle en profita pour s'étirer, faisant quelques exercices de gym. Elle regarda l'heure et sourit : elle s'était bien reposée, pas de doutes. Elle se sentait presque en forme, il ne lui manquait qu'une chose : la douche. Elle avisa le lot de serviettes propres dans un placard et des sous-vêtements et vêtements propres qu'elle posa non loin de la douche, a portée de main. Ce fut avec un plaisir non dissimulé qu'elle fit ruisseler l'eau chaude - le Normandy avait en effet l'avantage de dorloter son équipage, puisqu'il s'agissait, certes d'une reprise de l'Alliance, mais surtout d'une construction de Cerberus, qui avait voulu doter le Normandy d'un confort pour l'équipage. Elle pressa un bouton et du gel douche se mélangea à l'eau. Ca semblait assez atypique dans un navire militaire, se surprit-elle à sourire.

Une dizaine de minutes plus tard, séchée et habillée, elle refit le lit - une habitude qu'elle avait prise, de ne jamais quitter la cabine sans refaire le lit, même si c'était pour retourner s'y reposer dix minutes plus tard. Elle avait quittée son habit d'agent des Affaires Spéciales et Tactiques de Reconnaissance et avait endossée la tenue décontractée de l'Alliance. Voila, la cabine semblait ne pas avoir été occupée par Ashley, hormis les résidus d'eau encore présents dans la douche. Elle voulut se rendre sur le pont et, déverrouillant la porte, trouva le Vice-Amiral en face d'elle. Il bredouilla quelques mots avant qu'elle réponde : « J'étais réveillée. » Il semblait rassuré, et enchaîna : « Fort bien. Je me disais juste, Commandant, que si votre offre tenait encore, vous pourriez me faire visiter le Normandy. Je pourrai ainsi faire connaissance avec l'équipage. Si cela vous convient. Sinon, je comprendrai. »
« Pas de problème, Amiral. » sourit-elle légèrement. Cela leur donnerait le temps de parler un peu, après tout. Car elle ne doutait pas que l'Amiral pouvait nourrir à son égard une certaine curiosité, dissimulée par le devoir entre un officier et son / ses subalternes. L'inverse était réciproque, en tout cas. Dans sa carrière, avant de rencontrer Shepard, elle n'avait côtoyée que des supérieurs lourds et assez sévères envers elle. Depuis Shepard, elle avait rencontré Anderson et Hackett, deux grands héros de l'Alliance, et rencontrait maintenant Varto. Chacun a son style de commandement propre.


Elle invita Varto à avancer dans l'ascenseur et sélectionna le pont deux. Sortant de l'ascenseur, la première chose que l'on pouvait apercevoir était la passerelle où l'officier en charge avait une vue sur la galaxie, et Traynor à la droite. Elle s'avança vers elle et pris la parole, alors que Samantha semblait légèrement mal à l'aise : « Voici la spécialiste des transmissions Samanta Traynor. Elle est assez polyvalente et très utile. » et, après que Samantha se soit risquée à un « enchantée » timide, appuyé toutefois d'un salut militaire, Ashley se dirigea vers l'avant de l'appareil, à la rencontre de Joker et IDA. Tout en se dirigeant vers le cockpit, Ashley commenta : « Ici, on trouve la majorité des systèmes électroniques, ou devrais-je dire leur utilisation. Radars, brouilleurs, utilisation du système furtif notamment. » et, une fois arrivée à la hauteur de Joker, présenta : « Voici Jeffrey « Joker » Moreau, timonier, et IDA, intelligence artificielle. » Celle-ci se leva de son siège pour se présenter au Vice-Amiral, en précisant : « IDA est l'acronyme d'Intelligence Défensive Automatisée, Amiral. Ce corps me permet d'épauler les hommes sur le terrain si le besoin s'en fait ressentir. Il ne doit cependant pas s'éloigner trop du Normandy, faute de quoi les fonctionnalités s'en trouveraient réduites. » et Joker, tournant son siège, fit un salut, se leva quelques secondes et se rassit précipitamment, retournant à son pilotage. Ashley précisa, un peu gênée : « Si vous n'avez pas lu son dossier, il souffre des os de verre. Mais cela n'affecte pas la qualité de son travail, et le siège du Normandy, ainsi que la présence d'IDA, compensent ce problème. »

Ashley invita le Vice-Amiral à faire demi-tour, prenant la direction de l'arrière tribord du vaisseau. Elle expliqua, une fois arrivée à la hauteur de la salle : « Ici, c'est une salle de conférence. La porte peut se fermer pour une plus grande discrétion et c'est insonorisé, bien que transparent. Mais on n'en a presque aucune utilité, pour être honnête. Elle était destinée aux discussions hiérarchiques puisqu'il était question que le Normandy devienne un vaisseau de commandement mobile. Enfin avant la guerre, du moins... » finit-elle dans une certaine gêne. Elle n'aimait pas aborder ce point. Elle avait beau être une soldate dans l'âme, elle avait vu des choses dont elle préférait éviter de parler, ou de se remémorer. Elle n'oublierait jamais, mais rien n'était plus comme avant. Continuant son chemin, elle expliqua : « Ici, on se trouve dans la salle de guerre. Il est possible d'utiliser la projection holographique selon les besoins, ou simplement pour consulter différents plans. Et ici, la salle des transmissions, avec hologramme disponible. »

La visite continua et les mena au pont trois. « Sur ce pont, vous avez l'infirmerie à tribord, les quartiers de l'équipage à l'arrière, la salle de détente à babord et une baie d'observation de l'espace à tribord. Une salle babord, où du matériel a été déposé en vue de notre mission, était anciennement occupée par Liara T'Soni. Il est aussi possible d'accéder aux canons par ce couloir, menant vers l'avant du vaisseau. Vu l'heure, la plupart de l'équipage se repose, ce qui explique que le vaisseau semble si désert. »

Elle attendit quelques instants, offrant une pause à l'Amiral : elle ne voulait pas paraître trop pressée. Elle lui demanda alors : « Que pensez vous du Normandy, Amiral ? Pensez vous qu'après tout ce qu'on a traversé, il va être utilisé comme vaisseau de commandement mobile ? » Il lui répondit et elle écouta attentivement, à l'issue de quoi elle ne fit pas de commentaire et reprit la visite, au pont quatre cette fois : « Le pont quatre contient trois compartiments. Babord et tribord furent utilisés par du personnel, comme cabine. On n'y trouve rien de particulier. Le troisième comporte deux niveaux. Le premier, se dirigeant vers l'arrière, comporte le coeur du Normandy. Le second, en dessous, accessible par des escaliers, pointe vers l'avant du navire. » et, alors qu'elle avançait, présenta les différentes personnes : « Voici les ingénieurs Kenneth Donnelly et Gabriella Daniels, supervisés par l'ingénieur en chef Greg Adams ». Les différents concernés saluèrent l'Amiral par un salut militaire. Quand Ashley et Varto s'éloignèrent, Kenneth et Gabriella reprirent leur discussion, dont Ashley ne put que distinguer les premiers mots : « Waouh ! T'as vu ça ? Le Vice-Amiral [...].... » ce à quoi elle sourit. C'était bien le genre de Kenneth de tout commenter.

La fin de la visite menait au pont cinq, et Ashley reprit la parole : « Le pont cinq est la cale et fait office d'armurerie. Ainsi, on s'équipe et on rentre dans la navette, qui se trouve à quelques mètres. Standard de l'Alliance. »  

Mais ce pont semblait vide, malgré la place que prenait l'équipement. Cortez avait démissionné rapidement après la fin de la guerre et Vega, ayant été promu N7, avait dût quitter le Normandy, très certainement pour une mission. Le Lieutenant Malkovich semblait se reposer, et Ashley préféra éviter de le réveiller. Elle ne le connaissait pas et, de toute façon, n'aurait pas sût quoi lui dire.

Elle se tourna alors vers Varto : « Voila, hormis la cabine du capitaine, vous avez tout visité, Amiral. » et regarda l'heure sur son Omni-Tech. Il restait visiblement du temps à tuer, et proposa alors à Varto : « Si vous désirez monter dans ma cabine, peut-être pourrions-nous avoir un brin de conversation ? N'y voyez pas une malversation quelconque, c'est juste que... La camaraderie et la bonne entente instaurée par John.. Je veux dire le Commandant Shepard, est une chose qui a permis au Normandy et à son équipage de se sortir de bon nombre de situations et qui le rend si unique. »

Elle n'était pas très à l'aise de proposer cela, dans la mesure où il s'agissait d'un officier supérieur. Quand un officier supérieur à vous vous le propose, c'est bien différent de le proposer à votre supérieur. Ca pourrait être mal interprété. Or, elle ne mentait pas : un des facteurs faisant toute la force du Normandy et de son équipage était cette camaraderie, presque fraternité, qui liait les différents membres de l'équipage. La spontanéité et le respect de l'autre, comme s'il s'agissait plus d'un ami que d'un soldat. La rigueur militaire était mise de côté sur le Normandy, et pour pouvoir le diriger le mieux possible, il fallait le comprendre et l'accepter. Faute de quoi cela pouvait créer des perturbations.

La réponse de l'Amiral sur l'affectation du Normandy surprit Ashley. Elle ne s'attendait pas à ce que le Normandy redevienne le symbole qu'il fut mais le sort du Normandy semblait plus désespéré que prévu. Elle se promit de tirer ça au clair par la suite. Une fois dans la cabine du Capitaine, Ashley et Varto entamèrent une discussion forte intéressante...

Joker intervint à la fin par une irruption sonore assez... intéressante. Sur le signe de Varto, Ashley aussi se dirigea vers la cale, mais l'irruption assez abrupte de Samantha, prise en flagrant délit juste derrière la porte les en empêcha momentanément. Ashley ne put réprimer un petit clin d'oeil complice avant de la rassurer. Samantha relaya un message destiné à Varto et Ashley pris seule le chemin de l'armurerie.



Ashley s'équipa en prévision. Elle revêtit son armure S1 SPECTRE bleue clair à rayures latérales, qui offrait plus de protections que sa tenue SPECTRE offerte à sa nomination. Elle vit que l'autre équipe était presque prête. Ils n'attendaient plus que Varto et elle, attendant les ordres et conseils de ces derniers. Ashley fouilla le matériel et retrouva son Revenant M-76 légèrement modifié. Il conviendrait parfaitement pour la mission. Elle choisit un pistolet Predator qu'elle accrocha à sa taille. Elle opta pour placer un viseur amélioré sur son Revenant, histoire d'éviter de devoir se trimbaler avec un fusil de précision. D'ailleurs, elle ignorait ce que Varto allait prendre comme équipement, mais mieux valait ne pas s'alourdir inutilement. Et au besoin la seconde équipe serait sûrement apte à intervenir rapidement. La lunette de visée de son Revenant suffirait largement, Cronos privilégiait peu les combats de très longue distance. Au pire, c'était à la limite de la moyenne distance. Rien d'inatteignable pour un fusil d'assaut en tout cas. Et bien qu'il fallait rester sur ses gardes, cela n'avait rien à voir avec la dernière mission sur Cronos dont Ashley avait pris part.

Pas de batailles rangées. Il s'agissait bien plus d'une course contre la montre. Mais contre qui ? Personne n'avait pour le moment été aperçu, même pas par IDA. Une fois équipée, Ashley avait fière allure. Elle domina son impatience d'aller en finir avec Cerberus, cette immonde organisation et jeta un oeil circulaire. Les soldats semblaient fin prêts, et Varto arriva enfin. Il donna les consignes et Ashley approuva les dires de Varto en adressant la parole au Lieutenant : « Bonne chasse, Lieutenant. »

IDA, Varto et Ashley rentrèrent dans la navette et alors qu'IDA s'installa sur le côté gauche, Ashley s'assit tranquillement en face d'elle. Son équipement avait été vérifié et elle l'avait revérifiée avant de monter dedans, tout était prêt. Maintenant, il fallait profiter du temps de trajet pour se concentrer plus que pleinement sur la mission. Elle fit une prière muette pour que leur mission soit un succès. Ce n'est qu'à l'issue de cette prière qu'elle regarda Varto. Le symbole N7 trônait un peu partout sur son armure, à tel point qu'on hésitait à choisir entre fierté et orgueil. Mais à travers les récits que lui avait conté John, elle ne doutait pas qu'un tel succès était profondément marquant et gratifiant.




Ashley se leva et remercia le pilote, avant de prendre la parole : « Nous sommes arrivés. » et, alors que la navette atterrit doucement, vit IDA prendre la parole : « Fort heureusement, je possède une bonne connaissance des sécurités de Cerberus. Les procédures de sécurité ne devraient pas trop nous importuner, surtout après notre premier passage éclair il y a un mois. ».

La porte s'ouvrit, et Ashley ne fit pas de commentaire, invitant le Vice-Amiral à passer le premier : « Après vous, Amiral. ». Protéger les arrières, elle avait déjà fait. Mais rien n'indiquait que Varto voudrait laisser le potentiel d'Ashley inexploité. Il n'était d'ailleurs pas impossible qu'il rédige, dans son rapport, une annexe sur l'état d'Ashley et de ses capacités, ce à quoi elle sourit intérieurement. Elle n'avait nullement mentit à Hackett. Son deuil et ses réflexions personnelles, elle savait quand les mettre de côté et se concentrer sur son devoir. Une fois sortis de la navette, Ashley se dirigea vers un panneau de contrôle pour ouvrir les portes et pesta après plusieurs tentatives : « Verrouillé, mais pas à cause du verrouillage de sécurité. Quelque chose doit en bloquer l'ouverture. ». Elle réprima un geste d'agacement et vit Varto qui semblait observer la porte. Ashley ferma les yeux et tenta de se rappeler, lors de son dernier passage, comment ils avaient pu traverser la station. Elle se rappela d'un détail intéressant, et questionna IDA : « IDA, tu te rappelles le retournement de chasseur je suppose ? Les pilotes, pour monter dans leur vaisseau, viennent forcément d'une salle. Tu peux nous renseigner sur cette salle ?  »

« La salle rejoint l'étage supérieur vers les dortoirs et le réfectoire. De là, il est possible d'emprunter un chemin de maintenance pour accéder à la station de contrôle la plus proche.  ».

Mais Ashley attendait l'avis de Varto. Etant des Forces Spéciales, il avait eu une formation que n'avait pas eu Ashley, et pouvait connaître des techniques ou avoir des idées tactiques auxquelles elle pouvait ne pas avoir pensée. D'autant que, SPECTRE avec lui ou non, c'était lui qui était en charge. Chose dont il se serait peut-être bien passée, pensa subitement Ashley.

Ashley et IDA regardèrent Varto s'éloigner d'un air interrogatif. Mais Ashley ne comptait pas rester les bras croisés ainsi. Elle prit son fusil et observa à la lunette de visée le moindre indice, telle qu'une conduite d'aération ou autre. Mais rien ! Rien ! Cette maudite station semblait fonctionner autrement. Même si la conduite ne desservait plus d'air, elle aurait été fort utile.

Elle passa dix minutes en vain à fouiller le moindre recoin de la pièce, dans l'espoir de trouver quelque chose d'utile, mais elle finit par se résigner. La station avait été conçue par Cerberus. Tout était fait pour que même à l'intérieur, ceux n'étant pas de Cerberus progressent avec le plus grand mal et soient retardé au possible. Vingt secondes plus tard, IDA s'effondra et la transmission fut rétablie. Elle bredouilla alors a l'Amiral : « IDA ! Elle s'est ... Déconnectée. Son corps physique est inactif. Je ne comprends pas... »

Puis, IDA se releva une bonne minute plus tard, et, parlant autant pour l'Amiral que pour Ashley, expliqua ce qu'il s'était produit. Quelques secondes après, un bruit assourdissait retentissait dans toute la station. Peu importe ce qu'il s'était passé, la suite s'annonçait très mal. D'autant que le trojan, lui, était nouveau. Et elle décida d'en avertir l'Amiral, bien qu'il s'en doutait sûrement déjà : « Amiral ? Le trojan est nouveau, nous n'avions pas ce problème la dernière fois. Ce qui signifie que quelqu'un s'est introduit dans la station entre la fin de la guerre et aujourd'hui. Ce n'est guère prudent de se séparer et de vo.... »

Bordel, la transmission semblait cafouiller. Ashley réfléchit un court laps de temps et proposa à IDA : « La passerelle reliant le Normandy au Cronos est très solide il me semble. Tu penses qu'en tournant les propulseurs du Normandy au max on pourrait éloigner la station suffisamment de temps pour éviter qu'elle se crashe directement dans l'étoile après la coupure ? », ce à quoi IDA répondit : « Solution risquée mais fonctionnelle. Toutefois, il est bon de noter qu'une vitesse inférieure à 85% de la vitesse maximale ne suffirait pas et qu'à la vitesse maximale, le risque d'endommager au moins un des quatre propulseurs est de 73,12%.

La vitesse de 85% représente un bon compromis, baissant les probabilités d'endommagement à 53,12%. A 85%, la station pourra encore tenir une heure et demie à compter de l'extinction de son système de gravitation artificielle. Passé ce délai, le Normandy devra se détacher  Au delà, elle réduira le temps maximal possible à une heure et augmentera les probabilités de dommages matériels du Normandy. ».

Ashley réfléchit légèrement et contacta Varto : « Amiral ? Pour pallier à la désactivation de la gravitation, il est possible que le Normandy utilise ses propulseurs. IDA m'a signifiée que 85% de la vitesse maximale représente le minimum pour maintenir un certain temps la station en orbite, mais qu'au delà d'une heure trente, le Normandy devrait se détacher de Cronos et s'enfuir. Et... A 85%, il y a 53,12% de probabilités qu'au moins un des quatre propulseur soit endommagé par la manœuvre. Je pense que, si nous ne pouvons récupérer du matériel car le temps compté semble trop court, nous aurions en revanche le temps de glâner quelques informations. A condition que les portes soient déverrouillées.

Nous ferons d'une pierre deux coups. Nous récupérerons ainsi des informations et détruirons la station par le simple fait de se détacher de Cronos. »

Le plan était simple et efficace mais risqué. Varto aurait-il le cran ? De toute façon, c'était soit rentrer bredouille, soit le tenter pour se donner plus de temps à trouver les infos et finir par lâcher la station pour qu'elle soit désintégrée par l'astre à portée. .

Ashley devait reconnaître que l'idée du Lieutenant était intéressante, mais la condition pour les deux idées était de se déplacer dans la station, tâche que s'attribuait le Vice-Amiral. Il la nommait en charge car il ne pourrait plus communiquer, ce qui n'augurait rien de bon. Ashley ne voulait pas rester inactive mais une secousse brutale retentit et Ashley fit une roulade latérale mais ressentit quand même des débris. Elle se releva et regarda autour d'elle, puis commenta : « Mhhh. La voie est vraisemblablement dégagée de ce côté, Lieutenant. Suivez votre idée en espérant que Varto arrivera à briser la connexion entre le réseau et les réacteurs. Il reste 28 minutes avant la coupure des systèmes de gravitation mais les propulseurs du Normandy prendront le relais tant que les réacteurs n'auront pas été activés. »

Elle cherchait aussi un moyen d'entrer en contact avec Varto et n'avait trouvée qu'une possibilité pour l'instant : message en morse modifié. Au lieu de la lumière, l'idée utilisait les propulseurs du Normandy : allumés pour la lumière, éteints pour les périodes d'ombre, le tout formant un message similaire. Mais c'était à envisager en dernier recours pour l'instant. Elle fit signe à IDA et elles arrivèrent rapidement à un croisement. Prévisible mais pas génial, heureusement IDA était présente et projeta le plan ainsi que leur position sur son Omni-Tech. Deux des trois voies semblaient mener aux niveaux inférieurs, là où se trouvait toute la partie mécanique et maintenance, ce qui ne laissait donc qu'une seule voie à Ashley, mais sur le plan, il n'était pas précisé de quoi il s'agissait et n'avait qu'une issue : celle par laquelle Ashley et IDA arriveraient. Mais en évaluant le trajet par les parties de maintenance, cela prendrait bien trop de temps. Il fallait tenter l'armurerie et IDA semblait approuver. Elles se mirent de nouveau en route.


Quelques minutes plus tard, Ashley entra dans la fameuse pièce. Des tourelles - inactives - étaient positionnées de part et d'autre de l'entrée et, par prudence, IDA les neutralisa rapidement. Mais cela n'allait pas régler le problème de taille - littéralement - qui se présentait : une porte blindée barrait la route. C'était un point aussi positif que négatif : la pièce n'était pas une impasse mais, pour autant, il n'était pas assuré qu'elle devienne une issue praticable.
« Tu penses réussir à pirater la porte, IDA ? »
« Difficile à dire. Si la porte est renforcée, elle est certainement reliée à un système indépendant pour éviter qu'en désactivant les systèmes, la porte soit accessible. »

Ca avait du sens. IDA commença les procédures pour forcer le pare-feu et déverrouiller la porte.

[Acte validé : Le piratage est réussi - Acte refusé : Le piratage échoue.]

Mais IDA semblait impuissante et rapidement, Ashley échafauda un second plan dans sa tête lorsqu'elle aperçut les tourelles. Elle eut un sourire et ordonna à IDA de reculer, pendant qu'elle plaçait les tourelles là où elle pensait que le matériau soit assez fin pour qu'un trou soit créé. Elle y joignit une grenade et quelques cartouches thermiques, puis se cacha à vingt mètres de là, derrière une caisse.
« IDA, autodestruction des tourelles ! »
L'explosion secoua Ashley mais ne fit pas de dégâts suffisants. Ashley s'approchait lentement quand une seconde explosion, bien plus puissante, se fit ressentir. Ashley fut projetée plusieurs mètres en arrière mais eut la chance de ne pas se blesser gravement. Juste quelques égratignures et quelques bleus. Se relevant en pestant, elle vit IDA indemne et soupira.

« Bon sang... Si je m'y attendais... » Mais Ashley n'était pas au bout de ses surprises car elle n'avait pas encore utilisée le trou créé par la seconde explosion...